mais c qui cet enfant gaté

certains me décrivent comme "branleur", d'autres comme "sensible derrière la carapace". En tous cas, ici, s'exprimera un petit bout de moi: celui des souffrances, des fantasmes et des envies

mercredi 24 février 2010

Allez, ce coup-ci, Simon,c'est la dernière...

...si tu as décidé de partir c'est pas pour te faire em... par ton grand cousin!

D'abord je voudrais te dire que hier matin, dans le petit cimetière méridional, à côté des cyprès nous y étions tous. Et même s'il pleuvait au temple, au cimetière, il faisait grand beau. C'est parce qu'il y avait beaucoup de fleurs et comme te l'a rappelé une dernière fois ta maman, ces fleurs que tu aimais tant et que ta Mamé t'avait appris à aimer, elles avaient besoin de soleil. Alors avant que tu rejoignes Mamé, en bas, dans la boite, dans ce maudit trou, il a fait beau. Oh ne t'en fais pas, ça nous a pas empêché de pleurer, oh ça non! C'est juste Mamé qui t'accueillait, toi et tes fleurs. Mais je m'égare... Oui je voulais juste te dire qu'on y était tous! Bien sûr, la famille, les amis de tes parents, la famille de B. aussi. Mais ça, je le sais, tu t'en fous! Mais c'était bien, quand même, pour ta maman, pour ton papa, pour B. aussi, pour nous aussi, d'être nombreux. Mais ceux dont je voulais te parler, c ceux de St M. Oh, nous ne nous étions pas revus depuis plus de 10 ans peut être 15 pour certains. Mais hier, personne ne manquait à l'appel: mon frère, ma sœur, ton frère, N. (et sa maman) et même le grand G., celui qui parlait pointu comme on disait alors, celui dont on se moquait sans cesse mais qui était si gentil, si doux, était venu. Il ne manquait que toi , car , je ne peux pas m'y faire, même si ton nom était écrit sur cette plaque, sur cette caisse en bois que nous avons mise en terre, toi tu étais ailleurs, dans nos cœurs, dans nos larmes, dans nos souvenirs, dans les photos de toi chez ta mère, mais dans cette caisse en bois, sûrement pas!
Nous n'avons pas parlé beaucoup car chaque mot était un arrachement. nous avons pleuré, beaucoup. Et sans un mot, les yeux ont dit, les cabanes, les disputes, les vacances à Praz, la plage aussi, le quotidien, des millions de souvenirs qui sont revenus. Alors, avec toi, c'est notre jeunesse que nous avons perdu et pleuré hier matin, Simon.
Et puis, comme on était au Temple, j'ai écouté le pasteur. Tu sais , moi, la religion, c'est pas trop mon truc; j'ai plutôt tendance à vouloir les bouffer les curés ou leurs acolytes. Mais puisque j'étais là, dans cette salle où je n'avais pas mis les pieds depuis 20 ans et parce que, grosso merdo, les pasteurs de par chez nous depuis que je suis né, parmi les adorateurs de Dieu ou d'Allah, c sans doute les plus ouverts et tolérants, je l'ai bien écouté ce pasteur.
Et dans ce qu'il disait, il y a un truc qui m'a frappé! Je crois qu'il l'a pas fait exprès mais j'avais l'impression qu'il disait un truc qu'il aurait fallu qu'on t'explique, qu'on te dise depuis que tu étais ado. Ce qu'il disait c'est que l'Amour de Dieu, Jésus Christ le partage, le répand, le donne à toutes ses ouailles..Et plus il en donne et plus il en a à donner. Alors Bien sûr, enlève Dieu, JC et toutes ces sornettes...mais ce qui compte là dedans, c'est de dire qu'en aimant l'un, ça n'empêche pas d'aimer l'autre, que qd on donne de l'amour on n'a pas besoin d'en enlever à qqn d'autre. En physique on dirait que c pas une quantité limitée! Que qd ton père aimait ton frère, cela ne l'empêchait pas de t'aimer toi, autrement, avec d'autres mots et d'autres gestes. Que qd ton oncle t'a dit qu'il se refusait à être et ne serait jamais ton père, ça voulait pas dire qu'il ne t'aimait pas, que qd ta mère a aimé un nouvel homme, ça ne voulait pas dire que tu allais y perdre ou que son amour pour toi allait changer, que qd ils partaient en WE tous les deux, ils allaient t'oublier et ne plus t'aimer et qd B. a voulu te présenter cet automne sa fille retrouvée, ça ne voulait pas dire non plus que ça allait t'enlever quoi que ce soit de son estime et de son amour...
Car, vois tu, Simon, l'Amour, ça ne se soustrait pas, ça s'additionne, ça s'ajoute. Car donner appelle le don, aimer appelle l'Amour (ne t inquiète pas, je ne deviens pas mystique).

Je vais m'arrêter là, Simon. Ce que je viens d'écrire, c'est trop tard maintenant. Nous n'avons pas réussi, non pas à t'aimer, mais à te rassurer sur notre amour, à te montrer comment le recevoir, l'apprivoiser et le donner en retour. Et t'apprendre qu'aimer qqn ne veut pas dire exclure un autre. Peut être aurait on dû te lire la parabole du fils prodigue plus souvent (je l'adore moi celle là)

Simon, ce coup ci, je t'embrasse pour de bon, une dernière fois...

Adessias, Simonetti

1 commentaire:

Sophie a dit…

Que l'amour se multiplie, je m'en suis véritablement rendu compte en devenant mère.