mais c qui cet enfant gaté

certains me décrivent comme "branleur", d'autres comme "sensible derrière la carapace". En tous cas, ici, s'exprimera un petit bout de moi: celui des souffrances, des fantasmes et des envies

samedi 29 mai 2010

Nomade

(photo non contractuelle)


Liberté...

Se lever chaque matin sans se demander où on va dormir mais sans le savoir non plus. Juste l'intégrer parmi les choses à faire, comme aller faire ses courses ou trouver qqe chose à manger. Bien sûr, avoir un endroit quelque part dans le monde, un chez soi, un refuge, un lieu auquel on peut penser, un lieu où l'on sait que l'on peut aller en cas de cas, mais c'est tout  ...

Avoir un lieu aussi (pas forcément le même d'ailleurs) duquel on puisse se réclamer; non pas qu'être d'ici ou d'ailleurs  nous préserve de quoi que ce soit ("con d'ici ou con d'ailleurs, qd on est con on est con" ) mais simplement, comme un identité, pour dire un peu qui on est, parce que notre Histoire, celle des lieux où l'on a vécu, où on a été éduqué, c'est aussi un peu de nous (je serai toujours un paysan huguenot cévenol).

Mais au quotidien! Être libre, libre, libre. Pas embarrassé par cette maison à entretenir, pas enchaîné par cette déco que l'on fait une fois et qu'on ne change plus pendant 30 ans, par ces cartons à faire, déplacer, replacer, par ces déménagements qui deviennent si difficiles qu'on est prêt à toutes les compromissions pour les éviter...

                 Mais au contraire, découvrir tous les jours un nouveau monde, de nouveaux gens, vivre de nouvelles aventures, n'être retenu que par les sentiments et attaché aux les souvenirs. Savoir que chaque instant est unique et le vivre comme tel. Avoir toujours sur soi le minimum et se rendre compte que ce n'est pas grand chose. Se sentir libre, léger...

Tout petit, mes parents m'avaient expliqué (nous n'étions pas encore trop loin de 68 et les road movies étaient à la mode...) que ces gens que 'on voyait dans la rue n'étaient pas des clochards (le mot SDF n existait pas encore) mais des vagabonds, que certains ne voulaient pas de maison et que même si la plupart étaient malheureux certains avaient aussi fait ce choix là...Innocent, je les enviais...

Puis, devant les gitans sédentarisés du village, je ne comprenais pas qu'ils ne reprennent pas les caravanes et la route. Et ceux dont je ne voyais les enfants que qqe jours à l'école communale me fascinaient, lors de leurs passages furtifs.

Et comme nos vacances étaient toujours caravanesques et itinérantes à travers la France et l'Europe, le "voyage", l'itinérance, le nomadisme sont vite devenus pour moi le "rêve". Ce "que je voualis faire qd je serai grand?" "Gens du Voyage! Romanichel"

Alors quand j'ai grandi, je me suis réinventé une histoire: puisque certains de mes aïeux étaient d'Arles ou d'Albaron, j'avais du sang gitan. Et puisque mon look, ma voix, mon accent, s'y prêtaient, c devenu l'image que j'ai essayé d'exporter: le "gitan"! Pseudo, musique, légende sur moi même, tout y est passé...

Et puis j'ai arrêté de me mentir: même si les maisons je les préfère qd elles changent tous les 6 mois, je ne suis pas un gitan!

Reste qu'au bout de qqs mois au Yemen on m'appelait le "bédouin blanc" et qu'aujourd'hui, planté à Paris depuis un an (malgré qqs courtes missions), je crie, je hurle, j'appelle: EMMENEZ MOI!

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