En ce jour de deuil de la République,
Ce que nous voulions, Monsieur Hollande, c’est d’abord nous recueillir
sur nos morts,
Ce que nous voulions, Monsieur Hollande, c’est apporter notre soutien
aux familles éplorées, détruites, de nos compatriotes assassinés, qu’ils soient
journalistes, policiers, agents d’entretien, commerçants ou soutiens de
famille,
Ce que nous voulions, Monsieur Hollande, c’est défiler en
silence avec toute la pudeur qui sied à ce genre d’évènement,
Ce que nous voulions, Monsieur Hollande, c’est nous sentir tous Charlie
pendant quelques heures, même si nous ne l’avons pas toujours été et
n’approuvons toujours pas tout ce que faisait Charlie,
Ce que nous voulions, Monsieur Hollande, c’est être un peuple qui se
tient par la main comme une famille se prend dans les bras en pleurant quand
elle a perdu un des siens,
Ce que nous voulions, Monsieur
Hollande, c’est montrer au Monde que la France restait la France, que la
République ne se laisserait pas abattre, que nous continuerions, quoi qu’il
arrive, à défendre la devise écrite au fronton de nos mairies,
Ce que nous voulions, Monsieur
Hollande, c’est montrer à tous les décérébrés du monde que la haine n’avait pas
sa place chez nous et que toutes les tentatives de nous diviser nous ferait
tous nous lever comme un seul homme, courageusement, fièrement et dignement,
Ce que nous voulions, Monsieur Hollande, c’est être dignes et nous
sentir tous fiers d’être français, quels que soit notre confession, notre sexe,
notre prénom ou la couleur de notre peau,
Ce que nous voulions, Monsieur Hollande, c’est que vous soyez notre
Président, notre berger, marchant en tête de la France qui se recueille et qui
se rassemble,
Mais vous avez préféré faire de ce jour de deuil et
de recueillement un show international, vous avez préféré la photo de stars à
la photo de famille, vous avez préféré faire croire à votre stature
internationale plutôt qu’être près de votre peuple.
Nous étions prêts à accepter la présence de nos voisins proches
européens, comme on accepte toujours dans ces occasions le soutien de ce voisin
avec qui on se dispute tous les jours, mais vous nous avez obligé à défiler
derrière les plus grands criminels de ce monde, derrière les plus corrompus,
les plus colons, les plus fascistes, les moins laïcs, bref derrière des gens
qui représentent tout sauf la République !
Vous avez
manqué l’occasion d’être enfin notre Président, Monsieur Hollande.